Dans une démarche de reconnaissance historique, le président Félix Tshisekedi a inauguré ce lundi 31 mars 2025, au Centre culturel international de Kinshasa, les travaux de la table ronde sur le GENOCOST, un génocide perpétré en RDC pour des gains économiques. L’événement, marqué par la présence de plusieurs personnalités politiques et acteurs de la société civile, vise à ancrer cette tragédie dans la mémoire collective et à définir une approche institutionnelle pour sa reconnaissance.
Un devoir de mémoire
Accompagné de la Première dame Denise Nyakeru, le chef de l’État a visité une exposition retraçant les massacres ayant jalonné l’histoire récente de la RDC. De Makobola à Kishishe, en passant par Kisangani et Lubero, les crimes commis sur fond de pillage des ressources naturelles sont documentés à travers des images et des témoignages poignants.
« Nous devons nous approprier cette tragédie et en faire une cause nationale. Ce n’est qu’en regardant notre passé avec lucidité que nous pourrons construire un avenir stable et juste », a déclaré Félix Tshisekedi dans son discours d’ouverture.
Un programme de sensibilisation nationale
Les organisateurs de cette table ronde, notamment le CIA-VAR et le Fonarev, ambitionnent d’intégrer le GENOCOST dans les programmes scolaires et universitaires, mais aussi dans les médias, afin d’instaurer une prise de conscience collective. L’objectif est de transmettre aux générations futures la mémoire de ces événements tragiques, tout en promouvant une culture de paix.
« Il s’agit de structurer un langage commun sur ces exactions et de permettre à la société congolaise de se réconcilier avec son histoire. Le silence et l’oubli ne sont plus une option », a insisté un des responsables du CIA-VAR.
Vers une évaluation des préjudices
Dans une annonce marquante, Félix Tshisekedi a également évoqué la mise en place d’un groupe d’experts chargé d’évaluer les pertes humaines et matérielles engendrées par ces crimes de masse. Une étape jugée cruciale pour la reconnaissance de ce génocide à l’échelle internationale et pour d’éventuelles réparations.
La RDC, qui fait face à un bilan accablant de 10 millions de morts, 6 millions de déplacés et plus de 200 fosses communes recensées, espère ainsi faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Un génocide économique passé sous silence
Si les conflits en RDC sont souvent abordés sous l’angle de la violence armée et des tensions interethniques, la dimension économique du génocide reste encore largement méconnue. Depuis trois décennies, le pays subit un pillage systématique de ses ressources, au prix de millions de vies humaines.
Avec cette initiative, Kinshasa espère amorcer une nouvelle dynamique : celle d’une reconnaissance nationale et internationale du GENOCOST, afin que justice soit rendue et que les générations futures n’oublient pas.
La Rédaction