
L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a examiné et adopté, ce lundi 9 décembre 2024, le rapport de la commission ad hoc sur la salubrité à Kinshasa, les embouteillages et les constructions anarchiques. Lors des débats en plénière, le député national Docteur Eddy Ilunga Mbuyu, élu de Kolwezi dans la province du Lualaba, a apporté des observations critiques et des recommandations.
Une proposition contestée
Saluant le travail de la commission ad hoc, le Député National Eddy Mbuyu a toutefois exprimé des réserves sur certaines recommandations. Il a particulièrement critiqué la proposition de création d’une agence métropolitaine pour coordonner les activités liées à la gestion des trois problématiques identifiées.
« Nous dénonçons chaque jour le dédoublement des services de l’État. Des structures appropriées existent déjà dans les secteurs de l’assainissement, du transport, de l’urbanisme et de l’habitat. Le problème réside dans la gestion humaine : il faut mettre la bonne personne à la bonne place », a-t-il affirmé.
Selon lui, le dysfonctionnement actuel ne provient pas d’un manque de lois, mais plutôt de l’absence d’application stricte. Il a également dénoncé le laxisme face aux constructions illégales initiées par des personnalités influentes du pays.
« Ceux qui construisent illégalement ne sont pas de simples citoyens, mais des puissants de la République qui se croient au-dessus de la loi », a-t-il martelé.
Transport de masse : Une priorité oubliée
Le Député Eddy Mbuyu a aussi soulevé le problème du transport de masse à Kinshasa, caractérisé par une concentration excessive des institutions et des activités commerciales au centre-ville, ce qui aggrave les embouteillages.
Il a évoqué le projet MetroKin, annoncé il y a quatre ans avec un budget de 20 millions de dollars alloué aux études et à la réinstallation des occupants concernés. Cependant, il a déploré que rien n’ait été fait à ce jour.
« Une politique de transport de masse comme un système de métro serait une solution durable », a-t-il suggéré.
Par ailleurs, il a desapprouvé la recommandation de la commission ad hoc visant à organiser des missions d’enquête dans d’autres villes touchées par les mêmes problèmes.
« Chaque député national, lorsqu’il sera dans sa circonscription, pourra faire ce travail », a-t-il déclaré.
Avec ces propositions et critiques, l’Assemblée nationale espère voir des actions concrètes pour améliorer la salubrité, fluidifier le trafic et réguler les constructions anarchiques à Kinshasa.