Le bloc Mano Mapia, situé dans la province du Lualaba dans la commune urbano-rurale de Fungurume, est au centre d’une vive polémique autour d’un processus de délocalisation jugé opaque et injuste. Initiée par la société minière Tenke Fungurume Mining (TFM), cette opération suscite l’indignation des organisations non gouvernementales (ONG) et des habitants, qui dénoncent une « arnaque à ciel ouvert ».
Un environnement sacrifié pour l’exploitation minière
Les communautés locales accusent TFM d’avoir pollué l’air, l’eau et les sols à travers ses activités minières, mettant en péril la santé des habitants. Des symptômes graves tels que des saignements de nez et des troubles respiratoires ont été signalés. « Nous avons été privés de notre droit constitutionnel à un environnement sain », s’insurgent les représentants des ONG environnementales.
Cette situation a poussé les autorités provinciales à mettre en place une commission spéciale chargée d’examiner les conditions de création d’une zone d’interdiction entre l’usine de TFM et le bloc Mano Mapia. Cependant, cette commission est aujourd’hui au cœur des critiques.
Délocalisation : Entre opacité et soupçons de corruption
Les ONG pointent du doigt plusieurs irrégularités dans le processus, notamment :
Un manque de transparence sur l’évolution des travaux.
L’imposition d’une clause de confidentialité au mépris des droits des victimes.
Des barèmes d’indemnisation jugés modiques et inéquitables.
« Comment peut-on évaluer un puits de forage à 1 300 dollars alors qu’il représente la survie de plusieurs familles ? », s’interrogent les habitants. De plus, certains représentants légitimes des communautés auraient été écartés des négociations.
Appels à l’action : Dissolution et enquêtes exigées
Face à cette crise, les ONG exigent :
• La dissolution de la commission actuelle et la mise en place d’une nouvelle équipe d’experts indépendants;
• L’ouverture d’enquêtes sur les allégations de corruption;
• La réinstallation équitable des communautés conformément au Code minier.
« Nous rejetons catégoriquement toute compensation monétaire et exigeons un plan de réinstallation digne et conforme aux normes légales », martèle un porte-parole des habitants.
L’avenir des communautés en suspens
Alors que les tensions montent, les ONG appellent les autorités à intervenir rapidement pour restaurer la confiance et protéger les droits des populations affectées. « Nous refusons d’être sacrifiés au nom du développement », concluent-elles.
Le bloc Mano Mapia devient ainsi un symbole des défis persistants liés à l’exploitation des ressources naturelles en RDC, où la quête de justice sociale et environnementale se heurte souvent à des intérêts économiques puissants.