Le déficit énergétique dans les industries minières figure parmi les principaux obstacles au développement de la République démocratique du Congo. C’est ce qu’a affirmé Kassongo Bin Nassor, président de la Chambre des mines et conseiller en charge des dossiers spéciaux à Tenke Fungurume Mining (TFM), lors de la 9e édition de l’Expo Béton, au cours d’une table ronde consacrée aux investissements, financements et assurances pour une accélération de la croissance.
« Dans le secteur minier, nous avons un déficit énergétique important. Beaucoup de projets ne peuvent pas se développer à cause de ce problème », a-t-il déclaré, pointant du doigt les faiblesses structurelles qui freinent l’essor du pays.
Pour lui, la solution passe par l’investissement dans des projets d’électrification, notamment grâce au potentiel hydraulique dont regorge la RDC. « Dans le cadre du corridor de Lobito, nous avons souligné que les priorités en RDC doivent être les infrastructures de base : énergies, routes, voies ferrées et navigables », a-t-il précisé dans une interview accordée à Congomonde.cd.
Un climat des affaires à renforcer
Au-delà des infrastructures, Kassongo Bin Nassor insiste sur la nécessité d’assainir le climat des affaires afin d’attirer les investissements. « Il faut rétablir la confiance des investisseurs. Aujourd’hui, nous faisons face à un sérieux problème à ce niveau », a-t-il souligné.
Selon lui, la complexité du système fiscal et les incertitudes juridiques constituent des freins majeurs. « Il ne suffit pas de réformer les textes. Il faut aussi renforcer les capacités des institutions et du personnel chargé de leur mise en œuvre », a-t-il ajouté, appelant à une vision à long terme.
Les partenariats public-privé comme levier de croissance
Le président de la Chambre des mines a également plaidé pour un partenariat public-privé renforcé, structuré autour d’une planification stratégique. Il estime que ce mécanisme peut servir de levier pour la diversification de l’économie, en attirant des financements dans des secteurs autres que les mines.
« Il faut que l’environnement dans lequel évoluent les investisseurs permette une vision à long terme, afin de soutenir des projets de développement dans l’énergie, les infrastructures, la logistique ou encore l’emploi », a-t-il martelé.
La table ronde, qui s’est tenue à Lubumbashi, a réuni plusieurs acteurs clés : banques, sociétés minières, entreprises de logistique, et opérateurs économiques de la région du Katanga. Organisée dans le cadre de l’Expo Béton 2025, cette 9e édition s’est articulée autour du thème : « Les corridors de la RDC-SADC : Projets à développer, opportunités d’affaires, mines – infrastructures – logement – logistique – énergie – emploi ».
Saïbe Kabila