L’auditorat supérieur de Kinshasa-Gombe a convoqué une quinzaine de hauts cadres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ex-président Joseph Kabila, pour une audition prévue le lundi 10 mars 2025 à 10h. Parmi les personnalités concernées figurent Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale, et Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du parti.
Des soupçons de collusion avec la rébellion du M23/AFC
Ces figures politiques sont appelées à « éclairer la justice » dans le cadre d’une enquête sur une présumée complicité avec le M23/AFC, groupe rebelle soutenu par le Rwanda et actif dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
Bien que le procureur militaire n’ait pas officiellement précisé les motifs exacts de ces convocations, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a affirmé dans un communiqué que ces personnalités faisaient l’objet d’enquêtes pour leur possible implication dans les activités de la rébellion. En conséquence, elles ont été interdites de sortie du territoire national jusqu’à nouvel ordre.
Un contexte politique sous haute tension
Cette offensive judiciaire intervient dans un climat de tensions accrues entre le pouvoir en place et l’opposition issue du régime Kabila. Depuis plusieurs mois, le président Félix Tshisekedi et son gouvernement multiplient les accusations contre leurs prédécesseurs, tandis que le PPRD et ses alliés dénoncent une « chasse aux sorcières » et des poursuites politiquement motivées.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé l’ouverture de procès militaires à partir du jeudi 13 mars, visant plusieurs officiers supérieurs de l’armée. Ces derniers sont accusés d’avoir abandonné leurs positions et laissé derrière eux des armes et équipements militaires lors de la prise de Goma en janvier et de Bukavu en février par le M23.
Ces procès s’annoncent comme un test crucial pour la justice militaire et le gouvernement, alors que le pays continue de faire face à une crise sécuritaire majeure dans l’Est.
La Rédaction