RDC: Face au déficit énergétique, Éric Monga fustige la pression fiscale et propose des solutions concrètes

Lors de la dixième édition du Forum International Makutano, organisée mi-novembre 2024 à Kinshasa sous le thème central « The New Deal pour une RDC et une Afrique fortes et prospères », le sujet du déficit énergétique en RDC a retenu l’attention. L’un des panels intitulé « Déficit énergétique en RDC : et si les miniers pouvaient apporter une lumière ? », a suscité de nombreux débats.

Parmi les intervenants, Éric Monga, Président de la commission énergie de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et Directeur Général de Kipay, entreprise spécialisée dans l’énergie verte pour le développement durable de la RDC, a plaidé pour des solutions intégrées.

Un déficit énergétique criant

Selon Éric Monga, la question énergétique dépasse le seul cadre du secteur minier.

« Le déficit énergétique est très grand. Non seulement pour le secteur minier, mais aussi pour d’autres secteurs essentiels. Nous travaillons ensemble avec l’État et les partenaires internationaux pour trouver des solutions. Ces solutions passent par l’accroissement des capacités : construire, transporter et distribuer. Cela nécessite des innovations dans la législation et des facilitations administratives. »

Eric Monga a soutenu que les sociétés minières, grandes consommatrices d’énergie, devraient jouer un rôle plus actif dans le développement des infrastructures hydroélectriques.

Freins administratifs et fiscaux

Lors de son intervention, Éric Monga a dénoncé les obstacles bureaucratiques qui freinent le développement du secteur énergétique. Il a particulièrement critiqué le manque de coordination entre les institutions étatiques et la pression fiscale élevée :

« Avec un guichet unique, nous pourrions harmoniser les processus et simplifier les paiements. Aujourd’hui, la pression fiscale atteint 50 à 51 %, ce qui décourage les investissements. Par exemple, une société a dû payer une surtaxe de 20 millions de dollars en raison d’un retard dans la mise à jour des décrets d’exonération. »

Il a également souligné que les incitations fiscales actuelles, limitées à cinq ans, ne sont pas adaptées aux projets hydroélectriques, qui nécessitent des décennies de planification et de développement.

L’hydroélectrique : une opportunité sous-exploitée

L’hydroélectrique, selon Éric Monga, demeure l’énergie la moins coûteuse à long terme et représente une opportunité majeure pour la RDC.

« Le potentiel hydroélectrique de la RDC est immense. Pourtant, les sociétés minières préfèrent acheter de l’énergie ailleurs plutôt que d’investir dans des infrastructures locales. Cette situation profite davantage aux pays voisins, qui développent leurs capacités hydroélectriques avec le commerce international. »

Il a conclu en appelant les acteurs économiques et politiques à se mobiliser pour transformer ce potentiel en atout stratégique, non seulement pour le secteur minier, mais aussi pour l’ensemble de l’économie congolaise.

Un appel à l’action

La problématique énergétique en RDC, au cœur des discussions du Forum Makutano, révèle l’urgence de mettre en place des politiques favorisant les investissements dans le secteur. Les solutions proposées, notamment par Éric Monga, interpellent sur la nécessité d’une synergie entre les acteurs publics et privés pour surmonter ces défis.

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