Dans un communiqué conjoint, l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO), l’Action pour le Développement Intégral et Durable (ADID), la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) et l’Initiative Pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion (IPDHOR),expriment leur profonde préoccupation face aux actes d’intimidation, de corruption et de pressions exercés sur les habitants du quartier Manomapia, à Fungurume, dans la province de Lualaba.
Ces organisations dénoncent les pratiques illégales de certains membres de la commission chargée de la délocalisation de 1 800 ménages impactés par la pollution atmosphérique émanant de l’usine 30K de la société minière Tenke Fungurume Mining (TFM).
Contexte
En réponse aux graves problèmes de santé signalés (saignements de nez, maux de tête et décès) et à la pollution du quartier Manomapia, la Gouverneure de la province du Lualaba, Madame Fifi Masuka, avait signé l’Arrêté Provincial N°2024/Gouv/P.L.BA/08/22/2024. Cet arrêté instituait une commission spéciale chargée de créer une zone d’interdiction destinée à protéger les habitants et l’environnement entre l’usine 30K et le quartier Manomapia.
Cependant, des informations obtenues par ces ONG révèlent que :
- Des membres de la communauté ayant refusé les compensations financières jugées dérisoires sont victimes de menaces de mort et d’intimidations.
- Certains membres de la commission ayant refusé de signer des documents compromettants ont subi des pressions, y compris des visites nocturnes d’hommes armés.
- Une corruption organisée viserait à détourner les fonds prévus pour la délocalisation des 1 800 ménages.
Les ONG recommandent :
Face à ces dérives, les organisations signataires réclament :
À la Gouverneure du Lualaba :
• La dissolution immédiate de la commission mise en place, en raison du non-respect des principes de transparence et d’intégrité.
• La suspension du Ministre provincial des Affaires foncières, de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Élevage, accusé d’être au centre des actes d’intimidation et de corruption
• L’indemnisation juste et équitable des 1 800 ménages concernés.
Au Procureur Général du Lualaba
• L’ouverture d’une enquête et l’engagement de poursuites judiciaires contre les membres de la commission impliqués dans ces actes répréhensibles.
Appel à la justice et à la transparence
Les organisations rappellent que le respect des droits humains, l’équité et la transparence doivent guider toute action publique. Elles soulignent l’urgence de garantir la sécurité des communautés impactées et d’assurer une gestion exemplaire des fonds destinés à leur relocalisation.
En exigeant des mesures concrètes et rapides, les signataires réaffirment leur engagement à défendre les droits des populations vulnérables face aux abus liés à l’exploitation minière.
La Rédaction