
L’affaire de la suspension du Bourgmestre de la commune urbano-rurale de Fungurume, Lesaint Kaleng, prend une tournure inattendue. Deux jours après l’arrêté de suspension signé par la Gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, est intervenu pour annuler cette décision.
Motifs de la suspension
Le 10 décembre 2024, Fifi Masuka avait suspendu Lesaint Kaleng pour insubordination, mauvaise gestion des redevances minières et indices présumés de détournement de fonds publics, selon les conclusions d’une mission d’évaluation couvrant la période 2021-2024. Elle a évoqué des actes compromettant le bon fonctionnement de l’administration locale et la confiance du public envers l’État.
Face à ces accusations, la Gouverneure a confié l’intérim à la bourgmestre adjointe, en attendant les conclusions d’une action disciplinaire.
Cependant, des sources locales ont qualifié cette suspension de « règlement de comptes » et par surcroît d’« injustice ». Selon elles, les relations entre Fifi Masuka et Lesaint Kaleng ont toujours été tendues depuis sa nomination par le Président de la République Félix Tshisekedi en janvier 2023.
Rebondissement politique
Dans un télégramme daté du 12 décembre 2024, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’intérieur Jacquemin Shabani a enjoint à la Gouverneure Fifi Masuka de retirer dans l’immédiat l’arrêté de suspension. Toutes affaires cessantes, elle est convoquée à Kinshasa pour fournir des explications.
Cette intervention ministérielle jette un sérieux doute sur la légalité de la décision provinciale et relance les spéculations sur les véritables raisons de cette crise politique.
Enjeux stratégiques
Fungurume, riche en gisements de cuivre et de cobalt, reste une entité hautement stratégique en RDC. Toute instabilité administrative dans cette zone minière suscite de fortes inquiétudes parmi les acteurs économiques et politiques.
L’issue de cette affaire reste incertaine, mais elle illustre les tensions persistantes entre les administrations locales, provinciales et le pouvoir central dans la gestion des ressources naturelles du pays.
Affaire à suivre…