Le PPRD face à la justice militaire : bras de fer entre Kabila et Tshisekedi ?

Plusieurs figures de proue du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), parmi lesquels Emmanuel Ramazani Shadary, Aubin Minaku et Ferdinand Kambere, ont été auditionnés ce lundi 10 mars 2025 par l’auditorat militaire de Kinshasa-Gombe. Ces convocations font suite à certaines déclarations récentes, notamment celle du vice président de cette formation, qui aurait affirmé : « Le chef a dit : fini le moment des actions clandestines. »

À l’issue de son audition, Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, a vivement réagi, dénonçant ce qu’il perçoit comme une cabale politique visant à fragiliser l’opposition. Il suggère que le régime en place chercherait à empêcher un retour de Joseph Kabila sur la scène politique.

« Nous avons vite compris qu’il s’agit d’un acharnement. Ce qui dérange ceux qui dirigent aujourd’hui, c’est la réorganisation du PPRD et le retour imminent du Raïs (Joseph Kabila). Ils pensaient que notre parti avait disparu avec la rupture politique et notre absence aux dernières élections. Or, ils constatent qu’il demeure bien ancré dans la société », a déclaré Ferdinand Kambere.

Dans un climat politique de plus en plus tendu, le PPRD rejette catégoriquement tout lien avec des mouvements insurrectionnels, en particulier avec l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, comme certains le suggèrent.

« Nous sommes un parti démocratique et notre engagement pour la reconquête du pouvoir passe par des moyens légaux et constitutionnels. Toute tentative de nous associer à une quelconque rébellion est infondée », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la plateforme de l’ancien président dénonce les accusations portées par le ministre de la Justice, Constant Mutamba, qui a laissé entendre que les cadres du PPRD auditionnés auraient des connexions avec l’AFC/M23. Le FCC qualifie ces allégations d’atteinte grave à la présomption d’innocence, garantie par la Constitution.

Ces auditions interviennent dans un contexte déjà marqué par des tensions croissantes entre le pouvoir et l’opposition. Depuis plusieurs mois, cette dernière accuse le régime de restreindre l’espace démocratique et d’exercer une pression judiciaire sur ses figures emblématiques.

Alors que le PPRD s’emploie à rebâtir son influence après son absence aux élections de décembre 2023, cette affaire pourrait modifier les rapports de force entre l’ancienne et la nouvelle majorité en République démocratique du Congo.

La Rédaction

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