Au cours de la session d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies ce dimanche 26 janvier 2025, consacrée à la crise persistante en République Démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, a vivement dénoncé les agressions répétées du Rwanda et du groupe armé M23. Elle a exhorté la communauté internationale à réagir rapidement et fermement pour mettre fin à cette situation qu’elle qualifie de «carnage à ciel ouvert» orchestré par Kigali.
Une crise humanitaire et sécuritaire alarmante
La ministre a alerté sur l’intensification des offensives militaires menées depuis le 6 janvier par les Forces rwandaises de défense (RDF) et leurs supplétifs du M23. Elle a notamment cité l’occupation de localités stratégiques telles que Katale, Masisi-Centre et Minova, amplifiant une crise humanitaire déjà critique.
«Le Rwanda se prépare à orchestrer un carnage à ciel ouvert, en ciblant délibérément les civils et les infrastructures vitales», a-t-elle déclaré.
Elle a également évoqué la situation dramatique à Goma, sous pression en raison de coupures d’eau et d’électricité, de routes bloquées et de l’utilisation de brouilleurs GPS qui menacent les vols civils et humanitaires.
Violations flagrantes des droits humains et du droit international
Thérèse Kayikwamba Wagner a dénoncé les attaques ciblées contre les civils, les humanitaires et les infrastructures. Elle a pris pour exemple la roquette qui a frappé un hôpital de Médecins sans frontières à Masisi-Centre le 19 janvier, blessant deux humanitaires, qualifiant cet acte de «violation flagrante du droit international».
Elle a également mis en lumière le pillage économique massif, affirmant que 150 tonnes de coltan sont extraites illégalement chaque mois sous le contrôle des RDF et du M23. Selon elle, ces forces ont établi une administration parallèle dans les zones minières, finançant ainsi leurs activités militaires.
Les exigences de la RDC au Conseil de sécurité de l’ONU
Face à cette situation critique, la ministre des Affaires étrangères a présenté une liste de mesures immédiates que la RDC attend de l’ONU :
• Cessation immédiate des hostilités par le Rwanda.
• Retrait total des troupes rwandaises du territoire congolais.
• Sanctions ciblées contre les responsables rwandais, incluant le gel des avoirs et l’interdiction de voyager.
• Embargo total sur les minerais étiquetés comme rwandais.
• Révocation immédiate du statut du Rwanda en tant que contributeur de troupes aux missions de paix de l’ONU.
• Notification systématique pour tout transfert ou vente d’armes au Rwanda.
Un appel à la responsabilité internationale
Pour conclure, Thérèse Kayikwamba Wagner a appelé les membres du Conseil de sécurité à assumer leur responsabilité morale et politique en soutenant la RDC.
« La paix et la stabilité de la région dépendent de votre capacité à agir rapidement et efficacement contre cette agression systématique et coordonnée », a-t-elle martelé.
Alors que la situation dans l’Est de la RDC reste précaire, la communauté internationale est appelée à se mobiliser pour répondre aux demandes légitimes de la RDC et mettre un terme à l’instabilité chronique dans la région.
La Rédaction