Crise sécuritaire et tensions politiques : la RDC joue sa stabilité avec un gouvernement d’union nationale

Les consultations politiques en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale en République démocratique du Congo (RDC) débuteront ce lundi 24 mars 2025 à Kinshasa. Sous la conduite du Conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité, ces consultations visent à établir un cadre politique inclusif pour répondre aux défis sécuritaires et politiques du pays.

Un processus encadré par des principes républicains

Annoncées par le président Félix Tshisekedi lors d’une réunion avec les membres de l’Union sacrée de la nation le 22 février dernier, ces consultations seront menées dans le respect de principes fondamentaux. Espoir Masamanki, directeur de cabinet du Conseiller spécial en matière de sécurité, a détaillé ces principes lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa ce samedi :

« Ces consultations seront fondées sur la suprématie de la Constitution, l’unité nationale, l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, l’intégrité du territoire, la souveraineté nationale, le respect des institutions établies et une gouvernance inclusive et participative. »

L’objectif est de garantir un dialogue structuré et éviter toute dérive susceptible de fragiliser le pays en cette période de crise sécuritaire, marquée par l’agression rwandaise dans l’est du territoire congolais.

Qui seront les acteurs consultés ?

Selon les précisions fournies, quatre catégories d’acteurs seront impliquées dans ces consultations :

• La majorité parlementaire, regroupée au sein de l’Union sacrée de la nation, qui rassemble les partis et regroupements politiques ayant adhéré à la vision du Chef de l’État après les élections de décembre 2023 ;

• L’opposition politique, aussi bien parlementaire qu’extraparlementaire ;

• La société civile, dans toute sa diversité, notamment les confessions religieuses et autres organisations citoyennes ;

• Les personnalités influentes, sans que la liste ne soit exhaustive.

Cette démarche se veut inclusive, afin d’aboutir à une gouvernance élargie capable de faire face aux enjeux actuels du pays.

Un calendrier politique chargé

Ces consultations se tiendront parallèlement aux initiatives engagées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), qui mènent également des démarches pour favoriser le dialogue national. Cependant, Espoir Masamanki a tenu à distinguer ces deux processus :

« Les consultations initiées par le Chef de l’État sont politiques. Je ne saurais répondre sur l’initiative prise par d’autres concitoyens. Il s’agit bien ici d’une démarche politique pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. »

Vers un gouvernement d’union nationale

À l’issue de ces consultations, Félix Tshisekedi pourra procéder à la formation d’un gouvernement élargi, intégrant différentes forces vives du pays. L’objectif affiché est clair : renforcer l’unité nationale face à la crise sécuritaire, notamment dans l’est du pays, où la RDC accuse le Rwanda de soutenir des groupes armés déstabilisant la région.

Si cette initiative marque une tentative de consolidation politique, reste à voir si elle suffira à convaincre l’opposition et la société civile de s’impliquer dans un exécutif qui devra jongler entre exigences sécuritaires, réformes économiques et tensions géopolitiques croissantes.

 

La Rédaction

 

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