Devant le corps diplomatique accrédité à Kinshasa, lundi 16 décembre 2024, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a dénoncé le rôle du Rwanda dans le blocage du processus de Luanda. Elle a exigé des sanctions internationales contre Kigali, qu’elle accuse de soutenir activement les rebelles du M23 et de saboter les efforts de paix.
« Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités en sanctionnant le Rwanda par le biais du Conseil de Sécurité, du Conseil de Paix et de Sécurité, ainsi que dans le cadre de vos partenariats bilatéraux », a-t-elle déclaré, soulignant l’engagement de la RDC dans le processus de paix malgré les obstacles rencontrés.
La cheffe de la diplomatie congolaise a également plaidé pour un mandat renforcé de la MONUSCO. Elle a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à adopter une posture claire et ferme, notamment en surveillant les violations transfrontalières et en garantissant la protection des civils. Elle a critiqué l’hésitation de certains membres du Conseil à condamner les attaques rwandaises contre les casques bleus et les troupes de la SAMIDRC.
Le processus de Luanda, censé apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda, a récemment échoué à réunir les trois chefs d’État concernés. Le président congolais Félix Tshisekedi, présent à Luanda, espérait un accord de paix, mais l’absence de son homologue rwandais a compromis l’issue des discussions.
Sur le terrain, les combats se poursuivent dans le Nord-Kivu, où les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise selon plusieurs rapports de l’ONU, continuent de progresser en violation du cessez-le-feu signé sous la médiation angolaise. Cette situation alimente l’instabilité et exacerbe la crise humanitaire dans l’est de la RDC.