À Kinshasa, Félix Tshisekedi plaide pour une ZLECAF inclusive et motrice du développement continental

En ouvrant la 16ᵉ réunion du Conseil des ministres du Commerce de la ZLECAF, le président congolais a appelé les États africains à conjuguer leurs efforts pour concrétiser l’ambition d’un marché unique africain. Un plaidoyer à la fois politique et économique.

Par la Rédaction

C’est dans l’écrin feutré du Fleuve Congo Hôtel, à Kinshasa, que s’est tenue, ce mardi 15 avril 2025, la 16ᵉ réunion du Conseil des ministres africains du Commerce, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Un rendez-vous stratégique, présidé par Félix Tshisekedi en personne, qui y a livré une vision claire : faire de cette initiative panafricaine un levier de transformation économique pour la RDC, et au-delà, pour l’ensemble du continent.

Une opportunité historique

« La ZLECAF est bien plus qu’un accord commercial », a déclaré le chef de l’État congolais dans son discours d’ouverture. « Elle est une opportunité historique de réaliser notre vision de développement. » Dans un contexte où la diversification de l’économie et l’industrialisation sont devenues des priorités pour de nombreux États africains, Félix Tshisekedi a souligné le potentiel de son pays : ressources naturelles abondantes, main-d’œuvre jeune et un marché de plus de 100 millions de consommateurs.

Un appel à l’unité africaine

Dans une adresse résolument panafricaniste, le président de la République a invité ses homologues à « unir leurs forces » pour faire de la ZLECAF un véritable moteur de croissance. Infrastructures transfrontalières, harmonisation des cadres réglementaires, soutien aux entreprises locales : Félix Tshisekedi a décliné les conditions de réussite de cette ambition continentale.

« Investissons dans des infrastructures transfrontalières, harmonisons nos réglementations et soutenons nos entreprises pour qu’elles conquièrent le marché continental », a-t-il exhorté, avant d’insister sur la nécessité d’une approche inclusive : « La ZLECAF ne réussira que si elle profite à tous : entrepreneurs, agriculteurs, jeunes et innovateurs. »

Consensus autour d’une vision intégrée

Le message du chef de l’État a été relayé par son ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, pour qui l’avenir économique du continent repose sur le renforcement de l’intégration régionale. Même tonalité du côté du Secrétaire général et du Président du Conseil des ministres de la ZLECAF, tous deux présents à Kinshasa. L’intégration commerciale, ont-ils insisté, doit être le socle d’un développement endogène et résilient.

Une participation de haut niveau

Aux côtés du chef de l’État, la Première ministre Judith Suminwa et plusieurs membres du gouvernement ont assisté à cette rencontre, qui a également réuni des diplomates, des entrepreneurs et des opérateurs économiques. Une vingtaine de ministres africains en charge du Commerce avaient fait le déplacement à Kinshasa, preuve de l’importance stratégique accordée à ce sommet.

Vers un marché commun africain ?

Lancée en 2021, la ZLECAF vise à créer un espace économique unique pour les biens, les services, les capitaux et les personnes. Avec 54 États signataires, elle incarne la volonté des pays africains de stimuler le commerce intra-africain – encore marginal à l’échelle mondiale – et de réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs.

Mais pour Tshisekedi, l’enjeu dépasse la seule économie : il s’agit de transformer l’ambition panafricaine en « réalités tangibles » pour les peuples. Un pari audacieux, mais nécessaire, à l’heure où les fractures économiques, sociales et géopolitiques appellent plus que jamais à une réponse concertée.

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